Touchard Frédéric
Je suis né en 1961, et j’ai grandi près d’une forêt. Ça ne s’oublie pas, une forêt. L’odeur de la forêt.
J’ai voulu écrire. Très vite. Raconter. La forêt et autre chose. Mille tentatives. Ça a mis du temps. Et puis les films, l’envie de voir ce monde qui bouge.
Ce fut d’abord une fiction courte, Crocodile. Quelques clips, avec Jil Caplan ou Jay Alanski. Puis deux films sur le Fado, et le Novo Fado, parce que c’est très beau et pas toujours triste, le Fado. À Lisbonne, où je me réfugie dès que possible…
Et le Nord. Ce Nord, qui m’a tant appris. Le Bassin Minier, où je me passionnais pour les fanfares quand La fanfare ne perd pas le Nord, puis Calais, où le sort des migrants ne pouvait me laisser indifférent : Cinq exils et quelques autres…
Sur La Digue du Braek, à Dunkerque, où les ouvriers s’époumonent à une bordée des plagistes, j’ai regardé vivre notre monde.
Derrière la digue, dans les terres, il y a Grande Synthe où je suivais les derniers mois d’un quartier voué à la démolition, avec Les habitants. Et c’est toute l’Urbaine utopie de cette ville qui finit par me passionner.
Puis il y aura Dunkerque encore, 13 fois Dunkerque, 30 fois détruite, puis reconstruite. Ce qui m’amena ensuite, dans Dunkerque, se reconstruire…, à raconter cette renaissance.
Entre temps, il y eu quelques détours, dans le 20ème arrondissement de Paris, pour un film presque familial, avec ma fille et ses amis du Pays de Citron, puis le Burkina Faso, et ses orphelins du SIDA , au cœur de L’Afrique orpheline, et encore quelques adolescents de l’Est parisien, qui nous parlent de leurs vies et de leurs États d’âmes.
La Baie de Somme, également, à Cayeux, si la mer monte. Oui, si la mer monte…
Et puis Crise(s), du Nord à la Lorraine, auprès des ouvriers qui voient ce monde s’effondrer.
Attention ! Peinture fraîche, tourné au musée La Piscine, à Roubaix. Parce que j’ai toujours adoré les musées.
Et puis C’est normal !, un film qui interroge la notion de normalité avec les adhérents du GEM de Monsempron-Libos…
De quel genre humain est l’Internationale ? me suis-je demandé sur France-Culture. Parce que c’est beau, la radio. Et L’Internationale.
Mais également écrire. Et ce Nu rouge, qui lui aussi traverse ce Nord auquel je suis désormais si attaché.
Avant un retour au cœur de la forêt, où ira se perdre Gaspard, L’hypothèse du prototype.
Et puis retour à Lisbonne, où je vais chercher mon frère pour lui annoncer la mort de notre père, dans Lisbonne, Andante.
Et encore bien des films à réaliser et d’autres livres à écrire. Auteur ? Réalisateur ? Ecrivain ? Cinéaste ? Vidéaste ?
Mais combien de temps encore ?…
source: https://www.frederictouchard.com/biographie
