Jaar-Jaar

"En tant que femme blanche française, je suis très mal à l’aise avec l’histoire coloniale de mon pays. J’évite de voyager dans les anciennes colonies préférant sans doute le déni à la confrontation. J’accepte néanmoins une résidence à Saint-Louis du Sénégal, ancienne capitale de l’Afrique-occidentale française. parce qu’il y a l’idée d’un échange, d’une tentative d’équité. Mais la réalité est tout autre et le choc est violent. Comment filmer ? Comment accepter de prendre des images ? Comment rencontrer l’autre ?
Le film Jaar-jaar aurait pu être un film sur l’impossibilité de faire un film, mais la rencontre avec Awa, réalisatrice elle aussi, déjoue sa course coupable. Dès lors Jaar-jaar devient est une traversée urbaine, un regard croisé entre une Sénégalaise et une Française, qui dialoguent chemin faisant dans le quartier des pêcheurs de Guet Ndar. Tentative de dépassement, le film Jaar-jaar trotte sans complexe : Club Med’, montée des eaux, immigration, polygamie, création, liberté et amour."